Comment les problèmes présents du Canadien peuvent être abordés par le futur directeur général (2024)

En 2019, nous avions tenté de nous projeter deux ans dans l’avenir pour essayer de déterminer comment Marc Bergevin serait capable de compléter sa fameuse réinitialisation et compléter la transition d’une saison qui avait été prometteuse, mais qui, une fois de plus, avait vu le Canadien rater les séries éliminatoires.

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Nous avons examiné tout ce à quoi nous pouvions penser, y compris les échanges spécifiques qui devaient être faits, les trous qui devaient être comblés et comment les combler, les espoirs qui devaient venir en renfort et à quel moment ils seraient en mesure de le faire. Beaucoup de choses.

En y repensant aujourd’hui, deux ans plus tard, on se rend compte de la difficulté de l’exercice, car nous avions complètement tort sur la plupart des points (même si nous avions raison sur certains autres).

Certains de nos collègues d’Athlétique écrivent ces jours-ci des projections sur trois ans dans le cadre d’une thématique où les journalistes affectés à la couverture de la LNH se tournent vers l’avenir. Mais on ne nous y prendra pas deux fois, non seulement en raison du caractère spectaculaire avec lequel notre projection de 2019 a raté la cible en tentant de nous catapulter à peine deux ans en avant, mais aussi à cause d’un paragraphe tiré de cet article qui définit tout ce qui va se passer dans les mois et les années à venir. C’est le dernier paragraphe du passage que voici, un passage qui s’est déroulé somme toute assez précisément comme on l’entrevoyait, même si la marche à suivre que nous proposions, elle, n’a pas été suivie du tout.

« En raison des facteurs énumérés ci-dessus – à commencer par les contrats et l’âge qui fait son œuvre – l’été 2021 est un point de bascule pour le Canadien et idéalement, il implique que l’équipe soit compétitive d’ici la saison 2020-21, avions-nous écrit à l’époque. C’est l’année où Shea Weber aura 35 ans environ six semaines avant le début de la saison. C’est aussi l’année où Brendan Gallagher, Phillip Danault, Tomas Tatar, Jeff Petry, Jesperi Kotkaniemi et Ryan Poehling entameront la dernière saison de leur contrat. Des décisions difficiles devront être prises. Il faudra dépenser de l’argent. Et tout le malaise qui s’exprime actuellement dans le public au sujet de l’espace inutilisé sous le plafond salarial ressemblera à un paradis utopique à l’été 2021.

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«Il y aura aussi un repêchage d’expansion cet été-là et, même si le Canadien semble bien placé pour s’en sortir relativement indemne, il risque quand même de perdre un jeune joueur assez décent.

«Il y a aussi le facteur non négligeable que Bergevin et Claude Julien sont tous deux sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2021-22. Une décision sur leur avenir sera probablement prise au cours de cette fameuse campagne 2020-21 car le Tricolore n’est pas du genre à avoir un canard boiteux comme DG ou comme entraîneur, et encore moins les deux.»

C’est vrai que la plupart des équipes n’aiment pas avoir un canard boiteux au poste de directeur général, mais c’est exactement ce que le Canadien a actuellement, et ce simple fait rend extrêmement difficile l’exercice de projections à long terme, surtout que nous n’avons aucune idée de qui sera le prochain directeur général (en supposant que ce ne sera pas Bergevin).

Donc, au lieu de travailler en termes d’années, nous avons décidé de travailler en termes de mois. Nous allons regarder les choses que Bergevin peut faire pour préparer le terrain pour son successeur, et les choses que le prochain DG devra prioriser pour rendre le Canadien compétitif à court terme.

Le plafond salarial

Vous vous souvenez qu’en 2019, nous avions prédit que les gens regretteraient l’époque où le Canadien ne dépensait pas jusqu’au plafond ? Eh bien nous sommes arrivés à ce jour.

La situation du plafond du Canadien est loin d’être idéale, comme nous allons bientôt le démontrer, mais il est important de mettre cette situation en contexte. Tout d’abord, comme nous l’avons démontré en 2019, la saison 2020-21 était celle où le CH devait être compétitif. Bergevin le savait, tout son état-major le savait, et des plans ont été élaborés pour que cela devienne réalité.

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Puis la pandémie a frappé et Bergevin a vu, à juste titre, qu’il y avait une opportunité. Les revenus de la ligue ayant chuté comme une pierre au fond d’un lac et le plafond salarial restant inchangé dans un avenir prévisible, l’espace sous le plafond salarial que Bergevin avait cultivé – et pour lequel il avait été critiqué – est soudainement devenu extrêmement précieux et a placé le Tricolore en position de force.

Cela a fait en sorte que beaucoup d’argent a été distribué l’automne dernier. Entre le 15 septembre et le 15 octobre 2020, Bergevin a dépensé près de 140 millions $ pour Joel Edmundson, Jeff Petry, Josh Anderson, Tyler Toffoli, Jake Allen et Gallagher.

Le résultat a donné exactement ce que le Canadien espérait depuis longtemps, soit un long parcours éliminatoire en 2021 (bien que le chemin emprunté pour y parvenir ne se soit certainement pas déroulé comme il l’avait prévu). Mais la motivation derrière l’urgence d’une percée en séries était que, depuis longtemps, on savait que la saison 2021-22 serait plus difficile avec le départ des joueurs autonomes et l’incorporation de quelques jeunes visages dans l’alignement. L’équipe n’a toutefois jamais prévu que ce serait aussi pénible.

Voilà donc le contexte nous menant à une dure réalité: la situation salariale du Canadien est tout simplement intenable pour une équipe qui espère maintenant être bien placée en vue du tirage au sort précédant le repêchage. Idéalement, les équipes dans cette position disposent d’une grande flexibilité, autant au sein de leur formation que sous le plafond salarial, pour intégrer de jeunes joueurs et apporter des améliorations par le biais du marché des joueurs autonomes. Le Canadien n’a ni l’un ni l’autre de ces éléments à l’heure actuelle, et il n’en aura probablement pas avant un certain temps, à moins que des changements radicaux ne soient apportés.

Voici un aperçu de toutes les équipes de la LNH et du nombre de contrats qu’elles ont déjà dans les livres pour les trois prochaines saisons suivant celle-ci. Vous verrez qu’aucune équipe n’est aussi menottée dans sa formation que le Canadien.

Situations salariales en 2024-25

Équipes

Contrats

Montants en 2024-25

2

12.9 M

3

18.6 M

6

36 M

2

13.8 M

3

15.5 M

2

13.1 M

3

17.9 M

5

31.3 M

5

27.5 M

6

40.5 M

0 M

6

46 M

5

37.3 M

4

26.2 M

4

42.6 M

10

57.5 M

7

46.2 M

2

16.5 M

8

38.5 M

7

53.5 M

4

25.9 M

8

47.3 M

5

24.8 M

5

36.2 M

6

28.7 M

7

42.3 M

5

43.1 M

3

29.4 M

5

27.6 M

6

41.6 M

6

34.5 M

Il faut noter que les 57,5 millions $ que le Canadien a engagés en vue de la saison 2024-25 comprennent le montant de 7,86 millions $ qu’occupera encore Shea Weber sous le plafond salarial alors qu’il en sera à l’avant-dernière année de son contrat. Une fois que vous enlevez ce salaire – parce que le Tricolore pourra dépenser cet argent-là – le CH glisse sous les Rangers de New York en termes d’argent engagé en vue de cette saison-là.

Mais il faut également noter que près de 42 millions $ sur les 53,5 millions $ compromis par les Rangers en 2024-25 iront à Artemi Panarin, Adam Fox, Mika Zibanejad, Chris Kreider et Igor Shesterkin, tous considérés comme des éléments-clé de leur formation (8 millions $ supplémentaires vont à Jacob Trouba, qu’on pourrait ou non compter comme un élément-clé rendu là). Sur les 10 joueurs du Canadien qui sont signé pour trois ans ou plus, seul Nick Suzuki pourrait être considéré comme faisant partie du noyau dur à ce moment-là, et il ne représente que 7,785 des 57,5 millions $ investis en 2024-25. Même si vous ajoutez Brendan Gallagher et Josh Anderson à cette liste, vous n’arrivez qu’à un peu moins de 20 millions $ sur 57,5 millions$.

Les contrats à long terme du Canadien

Joueurs

Années restantes

Montant sur la masse

4

10.5 M

8

7.875 M

4

7.857 M

5

6.5 M

3

6.25 M

5

5.5 M

3

4.45 M

3

3.5 M

3

3.4 M

3

1.7 M

Dans l’environnement actuel, se débarrasser de ces contrats, à l’exception de celui de Suzuki, sera difficile, voire impossible. Le Canadien devra probablement accepter de retenir un peu d’argent pour y parvenir. Mais retenir de l’argent sur un contrat est quelque chose qui a un impact sur la masse salariale dans le futur, alors est-ce quelque chose que Bergevin se sentirait à l’aise de faire ? Ou serait-il même autorisé à le faire ?

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Échanger l’un de ces joueurs a moins de chances de se produire à la date limite des échanges qu’au moment du repêchage, où l’on pourrait espérer que le sort du directeur général du Canadien pour les années à venir – qu’il s’agisse de Bergevin ou de quelqu’un d’autre – sera fixé. En fait, il serait vital de s’en occuper d’ici là, parce qu’il y a un certain nettoyage à faire et on ne peut pas le faire sans nettoyeur.

Comment les problèmes présents du Canadien peuvent être abordés par le futur directeur général (42)

Shane Wright (Robert Lefebvre/OHL Images)

Le prochain repêchage

Le Canadien peut toujours redresser sa situation, partir sur une lancée et se rapprocher du milieu de peloton, de sorte qu’à la suite du tirage au sort, il aurait de plus grandes chances de se retrouver avec un choix au repêchage situé entre le 11e et le 16e rang. Si tel était le cas, ce choix serait cédé aux Coyotes de l’Arizona pour compléter l’échange de Christian Dvorak. C’est le scénario qui lui ferait le plus mal.

De la façon dont les choses se déroulent présentement, toutefois, le CH semble avoir plus de chances de conserver son choix en se logeant quelque part dans le top-10 de la première ronde, et ainsi aller chercher un espoir de qualité.

Ce sera évidemment le repêchage de Shane Wright, qui demeure le premier choix consensuel. Mais il y a à sa suite plusieurs excellents espoirs susceptibles de faire la différence au sein de leur future équipe.

Les centres Matthew Savoie, Logan Cooley et Juraj Slafkovsky, les ailiers Joakim Kemell, Ivan Miroshnichenko et Frank Nazar, de même que le défenseur Simon Nemec sont quelques-uns des jeunes qui risquent d’être sélectionnés très tôt. C’est un encan d’excellente qualité qui devrait permettre au Canadien d’ajouter un attaquant top-6 – peut-être même digne d’un premier trio – ou encore, dans le cas de Nemec, d’un défenseur droitier assez bon pour espérer qu’il devienne un jour un défenseur de premier duo.

Par ailleurs, si Bergevin finit par quitter, il faudra que son successeur détermine s’il change la philosophie de l’équipe en matière de repêchage. On a souvent vu le Canadien, au cours des dernières années, faire des choix en fonction de ses besoins, autant pour sa sélection de premier tour que pour l’orientation à donner à la majorité des choix subséquents. Il y a eu des repêchages où il a stocké les joueurs de centre, d’autres où il a fait le plein de défenseurs, et même spécifiquement de défenseurs gauchers. Il y a eu une année où l’objectif était d’ajouter du gabarit (salut, Michael McCarron). Et quelques-uns des premiers choix plus récents, même s’ils étaient considérés officiellement comme les meilleurs joueurs disponibles, s’inscrivaient aussi dans l’optique de combler un besoin organisationnel.

Ça se défend compte tenu de la nécessité d’incorporer du talent à plus petit salaire afin que l’équipe maintienne son équilibre salarial. Mais la stratégie a-t-elle maximisé les résultats sur la glace?

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De plus, Bergevin a toujours prôné de reculer au tableau et de multiplier son nombre de choix afin de se donner plus de chances de toucher la cible. Comme on le verra, cette façon de faire donne encore espoir de fournir au Canadien une grande quantité de joueurs issus des plus récents repêchages qui pourraient toucher à la Ligue nationale, mais cela ne s’est pas encore matérialisé. Un nouveau DG adopterait-il une optique différente en cherchant plutôt à améliorer ses rangs de sélection afin de privilégier les chances d’obtenir du talent de pointe, quitte à repêcher moins de joueurs?

Il va sans dire que Bergevin, ou plus vraisemblablement son successeur, devra également statuer du sort de Trevor Timmins et déterminer si le bilan de ce dernier justifie qu’il conserve son poste. Si la réponse est non, ce nouveau DG le laissera-t-il Timmins procéder aux sélections de juillet prochain?

Le prochain repêchage, qui aura lieu à Montréal, sera un moment névralgique dans la possible relance du Canadien. Ce sera sa meilleure chance d’obtenir un futur joueur d’impact qui se hisserait à la tête du classem*nt de ses meilleurs espoirs. À manipuler avec soin.

Le bassin d’espoirs

À l’extérieur de la LNH, où l’arrivée de Cole Caufield n’a pas permis d’empêcher la glissade que vit le Tricolore cette saison, la pépinière d’espoirs reflète très bien la propension de l’organisation à lancer de nombreuses lignes à l’eau. Issus du repêchage 2017 et de ceux qui ont suivi, le nombre de jeunes joueurs susceptibles d’atteindre la LNH est élevé, mais très peu d’entre eux s’annoncent comme des joueurs qui occuperont des postes clés, surtout en attaque. Nous avons demandé à Scott Wheeler, l’un des spécialistes des espoirs de la LNH chez Athlétique, d’évaluer les chances de chacun de se rendre à destination.

Les espoirs du CH selon Scott Wheeler

JoueurPositionPotentiel LNHChances d'atteindre son potentielChances d'atteindre la LNH

ATTAQUANTS

Ryan Poehling

C

3e-4e trios

60%

80%

Sean Farrell

AG

Top-6

40%

70%

Jesse Ylönen

AD

2e-3e trios

40%

60%

Joshua Roy

AG

2e-3e trios

30%

50%

Jan Mysak

AD

Top-6

30%

40%

Riley Kidney

C

2e-3e trios

30%

40%

Oliver Kapanen

AG

3e trio

20%

30%

Luke Tuch

AG

3e-4e trios

20%

30%

Rafael Harvey-Pinard

AD

4e trio

30%

30%

DÉFENSEURS

Kaiden Guhle

DG

No. 2-3

60%

90%

Jordan Harris

DG

2e paire

30%

60%

Mattias Norlinder

DG/DD

No. 4-5

30%

50%

Jayden Struble

DG

3e paire

30%

30%

Josh Brook

DD

3e paire

30%

30%

Gianni Fairbrother

DG/DD

3e paire

30%

30%

Logan Mailloux

DD

2e paire

20%

20%

Dmitri Kostenko

DD

3e paire

20%

20%

GARDIENS

Cayden Primeau

G

1b

30%

60%

Jakub Dobes

G

Substitut

20%

20%

Joe Vrbetic

G

Substitut

10%

10%

En défense, le groupe d’espoirs est assez intéressant. Il va y avoir des joueurs de la Ligue nationale là-dedans, c’est certain. Le bassin penche dangereusem*nt à gauche, mais les styles de jeux sont variés et il y a beaucoup plus d’arrières dynamiques et à caractère offensif dans la pépinière qu’il y en a dans l’édition actuelle du CH. Ironiquement, s’il y a un type de défenseurs dont le Canadien ne regorge pas, c’est le genre grand et gros et taillé pour les séries. De jeunes Chiarot et de jeunes Edmundson, il n’en pleut pas, bien que Kaiden Guhle remplira très bien ce rôle un jour.

C’est à l’attaque où les points d’interrogations sont beaucoup plus nombreux. Sean Farrell fait très bien à sa première saison à Harvard – le fait qu’il soit redoutable en supériorité numérique l’aide à afficher la meilleure moyenne de points par match de tous les joueurs de la division ECAC – mais bien malin celui qui peut prédire comment se traduiront ses atouts offensifs chez les pros.

Mais il n’y a aucun attaquant, à l’extérieur de la LNH, dont on puisse dire qu’il deviendra presque assurément un joueur d’impact. De façon plus réaliste, on peut espérer que de ce groupe de jeunes émergeront des joueurs pouvant intégrer l’équipe à divers moments et empêcher que des vétérans de soutien soient embauchés inutilement à l’externe. C’est quelque chose qui fait défaut depuis longtemps chez le Canadien, et la stratégie de multiplier les choix doit au moins servir à cela pour qu’elle soit utile.

Comment les problèmes présents du Canadien peuvent être abordés par le futur directeur général (43)

Ben Chiarot (Jean-Yves Ahern/USA TODAY Sports)

Les transactions

Le fait que les nombreux contrats à long terme accumulés par le Canadien lui liaient les mains et rendaient un nouveau départ beaucoup plus difficile. Il y a quand même moyen de brasser la cage, mais l’ampleur des décisions qui pourraient être prises sera déterminante pour l’équipe. C’est pourquoi on continue de voir difficilement comment Bergevin aurait les coudées franches pour entreprendre de grands chantiers s’il n’est pas celui qui gèrera l’équipe la saison prochaine.

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Il y a des gestes à poser qui relèvent de l’évidence et que Bergevin pourrait exécuter, mais il y en a d’autres dont les ramifications sont plus profondes, et qui vont de pair avec des choix idéologiques. Regardons où se trouve l’enjeu pour les principaux candidats à une transaction.

Ben Chiarot – En voilà un dont on peut tenir le départ pour acquis. Son jeu est taillé sur mesure pour les séries éliminatoires, tous les dirigeants de la ligue le savent, et il n’y a aucune raison que le CH ne puisse pas aller chercher un choix de première ronde pour ses services. Après un début de saison difficile, il est devenu le défenseur le plus régulier de l’équipe.

Brett Kulak – Il y a peut-être des équipes qui valoriseront Kulak plus que le Canadien, des équipes qui valorisent les statistiques avancées ou qui se seront souvenues de son rendement dans la bulle en 2020, par exemple. Cependant, l’arrière de 26 ans, qui deviendra joueur autonome sans compensation l’été prochain, n’aura probablement pas beaucoup plus de valeur que ce que le Canadien a cédé pour obtenir Jon Merrill le printemps dernier, c’est-à-dire un choix de 5e ronde.

Artturi Lehkonen – À l’instar de Chiarot, le vétéran finlandais est une valeur sûre en séries et il serait en demande s’il était mis sur le marché. Il lui a suffi d’aligner quelques points pour revenir dans les bonnes grâces d’un public qui redécouvre son travail acharné, la qualité de son échec-avant et le fait que le jeu se passe souvent en zone adverse lorsqu’il est sur la glace. Le hic, c’est que Lehkonen sera une fois de plus admissible à l’arbitrage l’été prochain, il est à un an de l’autonomie complète et même si le Canadien se mettait dans l’idée de prolonger leur union pendant plusieurs saisons – ce qu’il a toujours été réticent à faire – il ne peut pas allouer autant d’argent à ses troisième et quatrième trios. Une évidence, donc ? Oui et non. Ça pourrait être un échange payant pour le CH, sauf que Lehkonen est rapide et il ne se contente pas de jouer en périphérie, ce qui est une combinaison rare au sein de la formation actuelle du Canadien. Il faudrait vraiment que ça vaille la peine.

Joel Armia – Ses bonnes séries lui ont valu un nouveau contrat de quatre ans à 3,4 millions $ par année alors qu’un simple examen de la formation annonçait qu’il risquait d’être relégué au quatrième trio. Oui il est imposant, oui il domine en possession de rondelle, oui les Armia Things, mais ce n’est tout simplement pas de l’argent bien investi. S’il était en fin de contrat, les équipes se l’arracheraient à la date limite des transactions. Mais avec trois autres années à son entente, c’est plus difficile. Une idée à laquelle on croit? Envoyer Armia à Nashville en retour du défenseur droitier Philippe Myers, qui n’a pas l’air de se trouver d’atomes crochus avec sa nouvelle équipe.

Tyler Toffoli – Transposée sur 82 matchs, la saison dernière aurait été une campagne de 44 buts pour Toffoli. On s’entend qu’il fallait s’attendre à une régression de sa part. Mais il y a régression et régression. L’ancien des Kings et des Canucks n’est pas du tout le même que l’an dernier et n’a subitement plus l’air d’un incontournable pour le Canadien. Avec encore deux autres saisons à 4,25 millions $ par année après celle-ci, Toffoli demeure cependant un marqueur intéressant dans cette gamme de prix et il pourrait générer de l’intérêt. Selon toute vraisemblance, il susciterait plus d’intérêt que Mike Hoffman, un joueur au rôle semblable mais qui est plus âgé, qui gagne 250000$ de plus que lui et qui n’a pas aussi bonne réputation. Toffoli fait partie des candidats à se faire échanger par un futur DG bien plus que par Bergevin en cours de saison. «Je ne veux pas aller nulle part et ce n’est pas quelque chose auquel je pense du tout, nous a dit Toffoli jeudi. Je pense à gagner des matchs, à connaître du succès et à essayer de retrouver ce qu’on a fait l’an dernier et de ramener une énergie agréable dans le vestiaire.»

Jonathan Drouin – Il reste une autre saison à 5,5 millions $ au contrat qui lie Drouin au Canadien, et la présente campagne en est une de plus qui suggère que Drouin n’est pas l’investissem*nt le plus rentable à ce prix-là. Depuis le premier jour où l’organisation a songé à l’échanger, elle a compris qu’elle n’obtiendrait jamais un joueur aussi talentueux en retour. Drouin a indiqué avant la saison qu’il ne voyait pas son avenir ailleurs qu’à Montréal, mais qui sait si un autre DG que Bergevin – pour qui l’échange de Drouin en retour de Mikhail Sergachev demeure le plus discutable – jugera que le temps est venu de couper le ponts. Si ça a à se produire – et c’est un gros ‘si’ – nous croyons que ça se passera davantage après la saison que pendant celle-ci.

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Brendan Gallagher – C’est l’un des dossiers les plus délicats chez le Canadien. On peut trouver un tas de raisons pour appuyer l’échange de Gallagher, à commencer par la possibilité qu’il ait entamé son déclin et que son contrat devienne un boulet plus tôt que tard pour le CH. Pourquoi ne pas profiter d’un moment où il a encore la cote à travers la ligue pour s’en départir, non? Mais ce n’est pas aussi simple. Le Canadien a perdu des joueurs qui étaient au cœur de la sphère d’influence de l’équipe et Gallagher est l’un des rares leaders qui soit encore là. Si elle veut se renouveler, l’équipe doit se préoccuper d’encadrer ses jeunes avec des vétérans qui correspondent aux valeurs qu’elle veut transmettre, et Gallagher demeure le meilleur modèle qu’ait le Canadien. Gallagher se saigne sang et eau pour lui, et même si sa production ne sera peut-être plus ce qu’elle a déjà été, ce serait une erreur de jeter par-dessus bord tout ce qu’il représente. Le Tricolore est une équipe à la recherche de points de repère, et Gallagher est l’un des seuls qu’il lui reste.

Carey Price – Les tenants d’une reconstruction complète voudraient sûrement regarder du côté du plus haut salarié de l’équipe comme point de départ. Il a toujours été clair que sous Bergevin, Price ne changerait pas d’adresse, mais un nouveau DG qui n’a pas les mêmes allégeances et le même historique avec le gardien vedette pourrait voir les choses autrement. Une fois que Price aura recouvré la santé et la pleine possession de ses moyens, il pourra de nouveau prouver qu’il lui reste du bon hockey à donner, ce qu’il a bien sûr donné lors des séries de l’été dernier. Price a encore le potentiel pour être la pièce manquante d’une équipe prétendante à la Coupe Stanley, mais peu importe qui est aux commandes chez le Canadien, un contrat de 10,5 millions $ est excessivement difficile à échanger. Sans compter que Price a le contrôle sur sa destinée par le biais d’une clause de non-mouvement. Il faudrait qu’il juge en être rendu à un point de sa carrière où ses chances de gagner sont meilleures ailleurs et que c’est ce qu’il choisit de valoriser le plus. Bref, il y a aura peut-être une réflexion en ce sens sous une nouvelle administration, mais ce n’est pas une hypothèse qui mérite d’être envisagée à l’heure actuelle.

Le chemin à parcourir

Celui qui sera directeur général à la fin de la saison ne se retrouvera pas sans rien, mais il aura des décisions difficiles à prendre. La seule chose que Bergevin aura laissée à son successeur ou qu’il aura créée pour lui-même est une situation de plafond salarial très délicate à gérer, ce qui limitera les gestes pouvant être effectués durant l’entre-saison pour renverser la situation rapidement.

Mais autrement, le directeur général disposera d’une équipe qui possède encore un niveau de talent décent pour la LNH, malgré le fait que ces talents ne jouent pas bien ensemble cette saison. Il comptera sur une réserve profonde de bons espoirs qui peuvent être utilisés pour faciliter des transactions, de même que de jeunes éléments comme Suzuki, Caufield, Romanov et Poehling autour desquels construire.

De plus, s’il ne s’agit pas de Bergevin et qu’un nouveau dirigeant s’amène, toute l’organisation bénéficierait d’un regard neuf pour évaluer l’ensemble des opérations, du dépistage amateur au dépistage professionnel en passant par le personnel d’entraîneurs, l’utilisation des statistiques avancées et de la science du sport, ainsi que d’autres moyens innovateurs pour l’équipe de s’améliorer qui sont peut-être négligés actuellement.

Peut-être que cette nouvelle perspective, plus que tout ce dont nous avons parlé ici, est ce qu’il y a de plus important pour cette organisation en ce moment. Il reste que le nouveau directeur général disposera de quelques outils pour renverser la situation et mettre en œuvre cette nouvelle perspective, même si le plafond salarial demeurera un obstacle important.

(Photo: Jeff Vinnick/NHLI via Getty Images)

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